Electricité : faut il désespérer du marché ?

Publié le par sans intéret

Electricité : faut il désespérer du marché est un petit livre (54pages) écrit par David Spector, un gars qui bosse au CEPREMAP, dans le département "marché, firmes, concurrence et petits oiseaux sont dans un bateau".

Le CEPREMAP est le centre pour la recherche économique et ses applications, un machin qui dépend du ministère de la recherche, présidé par un magistrat de la cour des comptes (ca mène à tout)

Bref, le livre :

Au cours des dernières années, le prix de l'électricité sur le marché libre a augmenté en France autant que chez nos voisins, alors que les coûts de la production française, principalement nucléaire, n'ont été que peu affectés par le renchérissement des énergies fossiles. Comment expliquer ce paradoxe apparent ? Faut-il accuser la libéralisation et renforcer la régulation publique des prix, ou au contraire invoquer l'insuffisance de la concurrence et placer ses espoirs dans la poursuite de la libéralisation et de l'intégration européenne ?

À partir d'une analyse du marché français, David Spector montre que ces positions sont toutes deux erronées et évalue les différentes politiques possibles face à la «rente nucléaire».

Et voilà un peu le problème. Alors que le titre annonce une analyse de l'ouverture à la concurrence du marché de l'électricité, il se résumé tout compte fait à une analyse du comportement de l'industrie nucléaire dans un marché concurrentiel, comment réaliser le mix énergétique idéal etc...

Bien évidemment, il ne faut pas réver, la vision est uniquement placée du côté de l'offre (quid de l'inscription des politiques de maitrise de la demande dans ce marché ?) et qui plus est, de l'offre conventionnelle (ca existe les renouvelables ? à part l'hydraulique bien sûr).

Si l'auteur gagnerait à connaitre un peu mieux la technique, son analyse est en tout cas riche d'enseignement pour ce qui concerne les mécanismes de marché et la place particulière du nucléaire dans le coût de l'électricité.

à quand un livre répondant au titre ?

La formation des prix sur un marché concurrentiel de l'électricité

Même si les marchés électriques réels s'en écartent toujours plus ou moins, en particulier dans le cas de la France, la concurrence parfaite - c'est-à-dire un fonctionnement de marché caractérisé par une multitude de petits producteurs dépourvus d'influence individuelle sur le niveau des prix - constitue une référence théorique pertinente, parce que très simple. En dehors des périodes de pointe, pendant lesquelles la production peut buter sur des contraintes physiques et les prix atteindre des niveaux considérables (dix ou vingt fois supérieurs aux prix moyens), le prix, sur un marché parfaitement concurrentiel, coïncide à chaque instant avec le coût marginal de la production d'électricité par la technique marginale, c'est-à-dire par la technique la plus coûteuse à laquelle il est nécessaire de recourir pour satisfaire la totalité de la demande. Supposons par exemple que le parc de production se compose de centrales nucléaires, pour une capacité disponible de 40 GW, de techniques de semi-base (au charbon, par exemple) pour une capacité disponible de 20 GW et de techniques de pointe au-delà. Lorsque la demande est de 50 GW, il faut pour la satisfaire utiliser la totalité du parc nucléaire (40 GW), ainsi qu'une partie du parc de semi-base (10 GW sur 20 GW). Celui-ci constitue alors la technique de production marginale, car à la marge les variations de la demande d'électricité seraient associées à des variations équivalentes de la production de semi-base. Si le prix de l'électricité ne couvrait pas les coûts marginaux de la semi-base, les propriétaires des centrales correspondantes n'auraient aucun intérêt à produire de l'électricité et la demande ne serait pas satisfaite, À l'inverse, si le prix était supérieur à ce coût marginal, ils auraient intérêt à produire de l'électricité en utilisant la totalité de leurs capacités, et l'offre serait alors supérieure à la demande. Le prix qui équilibre le marché, à court terme, est donc le coût marginal de la technique marginale.


Publié dans Fiches de Lecture

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